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Corps de plomb
Pieds enclumes,
Lourds à soulever
Douloureux au delà-du mal.Au ras du bitume
qui pue la merde
qui suinte la pisse,
dorment les rogatons.En boule, en tas,
Tas de chiffons
Aux couleurs pisseuses
Comme l'odeur des frusques.Cette odeur identitaire
qui annonce notre passage,
fracasse avec violence
votre bien-pensante indifférence.Interdits de chiottes,
interdits de fontaines
publiques
pédiluves pour bobosPar temps de canicule.
Interdit de boire,
on crève aussi l'été
en petits tas desséchés.Comme vos cœurs
qui attendent l'hiver
et ses putain de JT
pour se rafistoler la conscience.Cette bonne conscience
aux deux balles que vous nous refusez.
Bancs interdits,
Piques anti pigeons, anti chiffons.Du pain pour les pigeons,
Pour les rogatons
des pains dans la gueule,
des coups de pied ciréDans les corps de plomb
aux frusques pisseuses,
tas de chiffons informes
pouvant être toi
demain. Ou après-demain.
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Imaginons le théâtre sans la bataille d'Hernani qui donna lieu à des crêpages de perruques dignes de lavandières cocues.
Imaginons la peinture sans l'outrecuidance de ces impressionnistes voués aux gémonies par les défenseurs d'un académisme figé à jamais dans un passé antique ou en toc.
Imaginons notre belle langue sans les néologismes de Ronsard qui faisaient pousser des cris d'orfraie à ses contemporains grammairiens.
Ou sans ces mots d'argot qui rendent sa noblesse à la langue du populo.
Tout comme le verlan.Petit retour historique sur un style de langage clivant mais loin d'être aussi moderne qu'on le croit.
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Pablo Neruda, un héro de mon adolescence avec son compatriote chilien Victor Jara.
Je connaissais davantage l'homme politique alors. Je découvrirai le poète sur le tard, fait de la même glaise, brûlant du même feu.Difficile de faire un choix parmi les poèmes dédiés à l'amour de sa vie, Mathilde Urrutia, pour qui il écrivit La Centaine d'Amour, 20 poèmes d'amour et une chanson désespérée.
J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente,
et tu m’entends au loin, et ma voix ne t’atteint pas.
On dirait que tes yeux se sont envolés,
et on dirait qu’un baiser t’a clos la boucheComme toutes les choses sont remplies de mon âme,
tu émerges des choses pleine de mon âme.
Papillon de rêve, tu ressembles à mon âme
et tu ressembles au mot : mélancolie.J’aime quand tu te tais et que tu es comme distante.
Et tu es comme plaintive, papillon que l’on berce.
Et tu m’entends au loin, et ma voix ne t’atteint pas:
laisse-moi me taire avec ton silence.Laisse-moi aussi te parler avec ton silence,
clair comme une lampe, simple comme un anneau.
Tu es comme la nuit, silencieuse et constellée.
Ton silence est d’étoile, si lointain et si simple.J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente,
distante et dolente, comme si tu étais morte.
Un mot alors, un sourire suffisent,
et je suis heureux, heureux que ce ne soit pas vrai.
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A force de n'être pas entendus,
A force de silencieux mépris,
Un jour en eurent plein le cul
Et firent un audacieux pari !A force d'innombrables promesses,
Répétées mais jamais tenues,
Un jour bougèrent leurs fesses
Sur les rond-points et dans les rues.A force de trop de misère,
Cachée par pudeur et par honte,
Ils sont venus armés de leur colère
Secouer la morgue des grands pontes.L'armée des gueux,
De ceux qui ne sont rien,
Ne fit ni une ni deux,
Pour redevenir citoyens !Ils vêtirent leur misère de soleil,
Quittèrent les quartiers et la zone,
Sortant la société de son sommeil
A l'appel des Gilets Jaunes !A force de n'être toujours pas entendus,
A force de silencieux déni,
Tremble Jeune Peigne-cul !
Les Gilets Jaunes n'en n'ont pas fini !
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Voici bien une expression qui risque de s'éteindre avec ma génération, si j'ose dire. Qui sait, peut-être retrouvera-t-elle une nouvelle flamme ? (c'est mon blog, je me marre comme je peux)
Quand j'étais minotte, chaque fois que mon grand-père me faisait découvrir une de ses nouvelles maquettes dont il n'était pas peu fier, il me disait !
"Allez ! Ouvre grand tes quinquets ma Puce !"
Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour comprendre, mais d'où vient l'expression ?
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